YVONNE PRINCESSE DE BOURGOGNE

Les Blog de l'association nÖjd ferme ses portes


Après 7 saisons de travail commun, nous avons décidé de mettre fin à notre association. Chacun part sur de nouveau projets, ce blog ne sera donc plus mis à jour.


Les deux derniers spectacles créés au sein de l'association nÖjd continuent leur route :

Pour des informations sur la tournée d'Innocence, vous pouvez écrire à animal.2nd@gmail.com

Pour des informations sur la tournée du Béhémoth Show, cliquez sur ce lien








photo Émile Zezig

CRÉATION 2011
Texte de Witold Gombrowicz
Mise en scène / Guillaume Bailliart et Mélanie Bourgeois


TOUT LE MONDE VEUT TUER "LA MOLLICHONNE"

Yvonne est un virus, les autres personnages un corps, un univers qui se doit de maintenir sa cohérence, d’assurer sa survie. A la différence d’un Tartuffe - qui, si l’on est jamais sûr qu’il manipule, à toute force agit - Yvonne et son apathie ne "font" rien. C’est avec les plus simples siphons qu’on fait les plus beaux maelströms …
Cette pièce pose un problème, dont nous ne chercherons pas la solution. Nous tenterons "simplement" de le poser le plus clairement possible. Nous nous efforcerons de décrire plutôt que d’illustrer.
La trame et les évènements de la pièce aussi extraordinaires semblent-ils être n’apparaîtront comme véritablement choquants et donc passionnants à observer que si nous parvenons à rendre viables, c’est à dire humains, c’est à dire identifiables par d’autres humains, les comportements des personnages. Plus nous éclairerons par la précision du jeu et des intentions dramaturgiques "comment cela se trame" plus nous épaissirons le mystère de "ce qui se trame".

MASQUES

Dans l’acte 1 on voit le déploiement d’une micro société spectaculaire. Chaque protagoniste exécute à la perfection un numéro qui correspond à son rôle, par exemple le roi et la reine surenchérissent de générosité en faisant l’aumône au mendiant non pour qu’il puisse s’offrir un plat chaud, mais afin d’offrir à leur public une démonstration de charité royale.
Ce principe gouverne toutes les actions et paroles des personnages par la suite, ce principe correspond à l’obsession de Gombrowicz d’une existence par la forme. Les personnages de la pièce y sont soumis, ce sont des êtres de représentation à tel point qu’ils le restent quand ils sont seuls. Il est vital pour eux de sauvegarder la forme, de sauver leur masque.
Yvonne met à mal ce principe car elle n’obéit pas aux mêmes lois, c’est pourquoi la lutte qui s’engage contre elle deviendra une lutte à mort, mais une lutte à mort « par en haut ». La mise à mort étant interdite par le protocole, l’emballage « par en haut » habille le meurtre d’apparences nobles qui rendent l’impossible réalisable.
L’irréel (les apparences) transforme radicalement le réel : un meurtre devient un accident, et la micro société spectaculaire est sauvée.

PAGE BLANCHE

La micro société de la cour est donc un système, verrouillé, très écrit, solide, absurde et extrêmement rigoureux. De l’autre côté, il y a « Yvonne la mollichonne ». A l’instar des personnages de la pièce il est difficile pour nous de la définir autrement que par la négative, de plus elle n’existe que dans l’écho qu’elle produit chez les autres protagonistes à travers les réactions ou les commentaires qu’ils peuvent en faire.
Il serait tentant de voir en elle l’antithèse de l’artificialité des autres : la représentante d’une certaine authenticité. Mais Yvonne n’est-elle pas elle-aussi un masque ? Yvonne n’est ni débile ni amorphe ni authentique ni muette ni innocente ni démasquée ni coupable. Ni-ni mais quoi alors? Difficile de répondre sans essayer, sans miser, sans faire de théâtre. Sa « neutralité » laisse une marge de manœuvre là où les autres partitions demandent à être exécutées. On a presque la sensation de deux spectacles parallèles qui s’éclairent l’un et l’autre : Yvonne d’un côté, la micro société spectaculaire de l’autre. Ce que je pourrais dire intuitivement c’est qu’Yvonne, ouvrant le champs des possibles, devient une interface avec la réalité, Gombrowicz laisse une trappe ouverte à la contradiction; une page blanche.

TRADUCTION / Constantin Jelenski & Genevieve Serreau
JEU / Jacques Bailliart - Mélanie Bestel - Georges Campagnac (en alternance avec Grégoire Monsaingeon) - Pierre-Jean Étienne - François Herpeux - Atsama Lafosse - Aurélie Pitrat - Aurelien Serre - Jean-Christophe Vermot-Gauchy
LUMIÈRES & RÉGIE /Jérôme Perez
TRAVAIL PHYSIQUE / Kylie Walters
COSTUMES / Robin Chemin
ACCESSOIRES / Valérie Foury
HABILLAGE / Frédérique Jay

PRODUCTION / nÖjd
COPRODUCTION / TNP de Villeurbanne - Théâtre Jean Vilar (Ville de Bourgoin-Jallieu) - Théâtre de la Cité Internationale (Paris)
SOUTIEN / Studio Lucien (Cie Propos), Théâtre et cie de l’Iris
L’Association nÖjd est soutenue par la DRAC Rhône-Alpes, la région Rhône-Alpes et la ville de Lyon


CALENDRIER

SAISON 11/12
          du 25 janvier au 6 février - Théâtre National Populaire
          (Villeurbanne)
          les 17 et 18 février - Théâtre Jean Vilar (Bourgoin-
          Jallieu)
          les 29 et 30 mars - Théâtre de Villefranche sur Saône

SAISON 12/13
          du 3 au 16 février - Théâtre de la Cité Internationale 
          (Paris)
          le 18 février - Théâtre de Vanves
          les 21 et 22 février - Théâtre d'Arles
          le 3 avril - Château Rouge (Annemasse)
          le 27 avril - Centre Culturel Théo Argence (St Priest)
          du 22 au 24 mai - Comédie de St Étienne